5 comportements animaux scientifiquement sourcés qui dévoilent leurs émotions
Seulement depuis 2015, l’animal est reconnu comme « un être vivant doué de sensibilité » dans le nouveau Code civil. Durant des siècles, on a cru que les hommes avaient le monopole des émotions mais grâce aux recherches scientifiques, notamment en éthologie et en neurobiologie, on a désormais accès à une meilleure compréhension des capacités cognitives des animaux. Il est désormais impossible de nier le fait que de nombreuses espèces animales peuvent ressentir des émotions.
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Différentes émotions
Joie
Une étude du Dr Elodie F.Briefer publié dans Applied Animal Behaviour Science s’est intéressé à l’humeur des chèvres recueillis dans un sanctuaire suite à des maltraitances. L’humeur se distingue de l’émotion par un état plus durable et diffus. Dans cette étude, un seau de nourriture était présenté dans le couloir gauche ou un seau vide dans le couloir droit.
Après quelques jour d’apprentissage les chèvre se précipitaient vers le seau de gauche alors qu’elles se rendaient lentement vers celui de droite. Puis, dans un second temps, des seaux ont été présenté dans des couloirs intermédiaire: une chèvre jugé optimiste devrait se rendre à ces nouveaux seaux, poussé par la curiosité alors qu’une chèvre plus pessimiste y verra moins d’intérêt. Les résultats ont montré que les chèvres ayant été maltraité précédemment et arrivé au refuge depuis 2 à 7 ans étaient plus optimistes que les autres groupes.

Injustice
Dans une étude publié dans PNAS en 2007, l’équipe du Dr Frans de Waal ont proposé à des capucins de rendre un caillou qui leur avait été offert en échange d’une rondelle de concombre. Ces animaux ont appris très rapidement et répétaient, côte à côte, l’expérience de nombreuses fois jusqu’à ce que l’un des singes reçoive du raisin, une friandise qu’ils préfèrent nettement au concombre. Alors, le second capucin devenait agressif et jetait même la rondelle de concombre hors de son enclos, une paie qu’il considérait désormais inéquitable. Cliquez ici pour aller plus loin au sujet de la justice chez les primates.

Solidarité
Dans la réserve de Samburu, au Kenya, Marc Bekoff a pu observer une éléphant, nommé Babyl, marchait très lentement: elle était en fait boiteuse.
Malgré ce handicap, le reste du troupeau se déplaçait à son rythme, depuis des années. D’après Iain Douglas-Hamilton, l’expert de cette réserve, la matriarche allait même lui donner à manger de temps à autres. Il n’y a dans cette situation aucune réciprocité, Babyl n’apportait rien au groupe, la seule explication à ce comportement est que le groupe se souciait d’elle.

Tristesse
Dans la jungle atlantique du Brésil, L’équipe du Dr Barbara J.King à observé la chute d’une femelle marmouset (un ouistiti appelé ici F1B) de la canopée. Son partenaire, M1B, est resté près d’elle pendant presque deux heures, la prenant dans ces bras alors qu’elle s’éteignait et empêchant les autres membres du groupe de s’approcher. Cette observation, filmé, a permis la publication de l’étude dans le journal Primates.
Deuil
Une étude à été mené par Anne Engh et ses collaborateurs au Botswana chez des babouins jaune du delta de l’Okavango suite à une attaque de lion ayant tué Sierra, un membre du groupe. Durant les 4 semaines suivant l’attaque, le taux de glucocorticoïde (des hormones, comme le cortisol ou la cortisone, libérées en réponse au stress) restait élevé chez 22 femelles. Plus intéressant encore, ces babouins ont fortement développé leurs réseaux d’épouillage de façon à faire face à cette perte!
L’auteure précise qu’un babouin particulier, Sylvia, mère de Sierra était très attaché à sa fille et celles-ci s’épouillaient de façon presque exclusive. Suite à la mort de Sierra, Sylvia s’est isolé du reste du groupe quelques semaine avant de développer des relation sociales avec des femelle de rang inferieur, un comportement très inhabituel chez les babouins.
Cette anecdote n’a pu figurer dans l’article scientifique puisqu’il ne présente pas de valeur statistique, cependant, il tend à confirmer le changement de comportement durable suite au décès de Sierra qui définis ce qu’on appelle le deuil.

Bibliographie
Pour en savoir plus sur les émotions et comportement des animaux je vous recommande l’excellent livre « émotions animales » de Karine Lou Matignon.
Article babouins : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1560071/ Doi: 10.1098/rspb.2005.3378
Article marmousets : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24566801/ Doi: 10.1007/s10329-014-0412-8
Article chèvres : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0168159113000890 Doi: 10.1016/j.applanim.2013.03.007
Article éléphants: https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1755458609000541 Doi: 10.1016/j.emospa.2009.08.001
Article Capucins : https://www.pnas.org/content/104/47/18854 Doi: 10.1073/pnas.0707182104
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